ou douve du rumen.

Le paramphistome (Paramphistomum daubneyi ) est un parasite de 0.5 à 1 cm de longueur et de forme conique. Il vit dans le même biotope que la grande douve du foie et a le même hôte intermédiaire, la limnée.

Les zones à risques sont identiques à celles de la grande douve : pâturages humides, zones inondables. De sorte que, la grande douve coexiste souvent avec le paramphistome.

Il s’agit d’une parasitose de plus en plus diagnostiquée. 

Phase externe du cycle

Dans la limnée, escargot amphibie, le parasite passe par les mêmes stades que la douve, puis est libéré dans le milieu extérieur (à des températures plus basses que pour la douve) sous forme de cercaire nageuse qui se fixe au végétal, à la limite de la partie émergée. L’ingestion par les bovins des formes enkystées infestantes (métacercaires), généralement en fin de printemps ou d’automne.  

La contamination des pâtures sera plus précoce au printemps et plus tardive en fin de saison de pâturage.

Phase interne du cycle

Après ingestion, les stades immatures migrent vers la caillette, puis vers le duodénum où ils se fixent dans la paroi et se nourrit du sang de l’hôte. Par migration rétrograde,  les larves atteignent le rumen où elles s’installent et se développent en formes adultes. Le cycle dure 6 semaines. L’émission des œufs dans les bouses débute 12 semaines après l’ingestion des métacercaires. Le parasite est très  prolifique.

Sans traitement, les paramphistomes adultes peuvent vivre 5 – 7 ans, d’où l’accumulation de parasite dans le rumen.

Symptômes

Le pouvoir pathogène est distinct selon le stade évolutif. La forme larvaire est nettement plus pathogène que le stade adulte.

  • phase aiguë : les stades adolescaria vivent dans la caillette, le duodénum et l’intestin grêle pendant 3 à 6 semaines. Ils sont hématophages et lèsent la paroi en phase de migration. La perforation de la muqueuse du duodénum occasionne des troubles digestifs se traduisant par diarrhée profuse, liquide brun-vert, à odeur putride, incoercible surtout chez les jeunes bovins. La mortalité est possible.

Cette période suit l’ingestion des métacercaires infestantes et se déclare à l’automne.  Cette forme clinique, due aux larves, est  associée à une coproscopie négative.

Les manifestations aiguës s’observent sur moins de 5 à 10% de l’effectif.

  • forme chronique : due à l’accumulation dans le rumen de plusieurs centaines d’individus fixés par une puissante ventouse. Elle est plus fréquente mais également plus frustre. Les perturbations sont surtout locales. Ils se nourrissent du jus des bactéries du rumen, en se fixant entre les papilles, d’où des conséquences sur le bon fonctionnement du rumen : La motricité de la panse est perturbée avec une atonie ruminale et des douleurs abdominales, voire des diarrhées intermittentes. Ces effets mécaniques peuvent avoir des répercussions sur la production laitière. Un amaigrissement, et plus rarement une météorisation et un appétit capricieux peuvent être observés. Typiquement « la vache qui bricole. »

Les formes chroniques peuvent atteindre 100% du troupeau.

Diagnostic et traitement

Il n’existe pas de test sérologique car il n’y a pas de réaction immunitaire de l’animal. Le diagnostic de la forme larvaire est difficile et repose sur l’observation de symptômes cliniques.

La coproscopie intéressante pour diagnostiquer la forme chronique car la ponte élevée : la quantité d’œufs est globalement en corrélation avec la population de parasites adultes dans le rumen.

Plusieurs animaux doivent être prélevés car il existe une grande variabilité d’excrétion entre individus et d’un même individu au cours du temps.

Seule la molécule d’Oxyclozanide est efficace.

Pascal LE BEGUEC GDS 53