C’est la gale de corps, psoroptique, qui est la plus grave et la plus fréquente chez les moutons

L’agent, Psoroptes Ovis, est un acarien, qui vit sur la peau, et se nourrit de débris cutanés et de lymphe. L’arrivée de l’automne (augmentation de l’hygrométrie, baisse de la lumière), et la rentrée en bergerie, provoquent une augmentation de l’activité des parasites et des symptômes sur les animaux. A l’inverse en été, on observe un repos, car ces acariens se réfugient dans certaines zones = aisselles, périnée, scrotum, espace interdigité, conduit auditif, coins des yeux, …

Quels sont les symptômes ?

Ils débutent par du grattage discret ; mais la contagion se fait rapidement, on observe des animaux avec des mèches de laine tirées. Puis la peau s’épaissit, s’indure, avec des croûtes, et la laine s’arrache par plaques sur les flancs. Lorsqu’on gratte les lésions (« boutons de gale », qui sont des papules jaunâtres), on observe un réflexe caractéristique : « le rire du mouton »

L’évolution est négative : perte d’appétit et atteinte de l’état général, surinfections bactériennes, des avortements ; certains animaux meurent par hypothermie et intoxination, d’autres deviennent « galeux chroniques »

Lorsque les agneaux sont atteints, ils se lèchent en différents endroits du corps, leur laine se décolore à cause du léchage, et apparaissent des taches blanches = agneau  dit « léopard »

C’est une maladie toujours grave, aux nombreuses conséquences =

  • Croissance réduite des agneaux
  • Amaigrissement
  • Chute de la production laitière
  • Formation d’abcès sous la peau
  • Recrudescence des autres maladies et mortalité

La transmission se fait directement entre animaux, ou indirectement par les clôtures, le matériel de tonte, les lieux de grattage (arbres, piquets, …), le matériel de transport, les mèches de laine disséminées par le vent … ; également par l’introduction d’animaux porteurs sains – attention au prêt ou achat de béliers ; ou le mélange d’animaux dans des pâtures communes, dans des foires, marchés ou concours

Au moindre doute, il faut appeler votre vétérinaire et demander une recherche du parasite au microscope après un raclage de la peau

Un traitement très rigoureux

  • La baignade est le traitement le plus efficace. Chaque mouton doit être maintenu dans le bain pendant une minute ; traiter aussi la tête car le parasite se réfugie dans les conduits auditifs et le coin des yeux
  • Tous les animaux doivent être traités. En effet, un seul animal non traité suffit à maintenir la maladie dans le troupeau
  • Au cours de la baignade, recharger la cuve de traitement avec une solution plus concentrée que la solution initiale, car les sécrétions grasses de la toison retiennent les molécules de traitement
  • Selon la durée d’efficacité du traitement, il peut être nécessaire de renouveler la baignade 15 jours après la première
  • Et opérer une désinfection-désinsectisation des bâtiments, incluant les râteliers, les mangeoires, les nourrisseurs ; l’étendre dans le milieu extérieur aux clôtures « grattoirs »

On constate ces dernières années sur toute la France une ré-émergence de la gale psoroptique, ce qui conduit à l’élaboration d’un programme de lutte et de prévention au plan national

Marie-Hélène Guilbert Vétérinaire conseil GDS Mayenne