Contrairement aux élevages hors-sol « sécurisés », les élevages bovins sont ouverts aux « quatre vents », sans précaution particulière, aux véhicules des intervenants, des livreurs, des copains et parfois des « visiteurs du dimanche ». Ça suffit…. Chacun doit prendre ses responsabilités. Les conséquences pour le troupeau peuvent être sérieuses.

Les intervenants en élevage bovin sont nombreux. Il est assez amusant de dénombrer les catégories de personnes qui entrent régulièrement dans un élevage. Ce n’est pas Disneyland mais le résultat est assez surprenant.

Les inséminateurs, les vétérinaires, les soigneurs (pareurs, écorneurs…) se postent au plus près des animaux.

Sans indication précise, les conseillers, les techniciens, les commerciaux se garent pour le mieux « au feeling », parfois sans discernement.

Les véhicules d’aliments, le laitier, les marchands d’animaux, l’équarrissage, pressés, entrent et sortent rapidement, empruntent par habitude des chemins préétablis, croisent souvent les circuits internes de l’élevage, manœuvrent au plus près des bâtiments, sans se soucier du lendemain.

Les risques de contamination d’élevage à élevage proviennent entre autres des intervenants et des véhicules provenant de l’extérieur. Ils peuvent déposer des contaminants sur des surfaces que les bottes ou les roues du tracteur peuvent récupérer et disperser dans les bâtiments.

Il est ainsi nécessaire d’organiser les circuits internes et extérieurs en fonction de la configuration des lieux, ou tout du moins de prendre conscience des risques pour tenter de les limiter. Des solutions sont parfois possibles dans l’aménagement de la zone professionnelle ou dans les précautions à prendre lors de l’entrée d’un véhicule extérieur (lavage, désinfection des roues).

La biosécurité est l’affaire de tous ; évidemment, en premier lieu, de l’éleveur et de ses salariés, mais elle concerne également, et surtout, les personnes extérieures qui circulent dans l’élevage et ses abords. Chacun doit prendre conscience des risques et apporter sa pierre à l’édifice. Tous les intervenants de l’exploitation, en sillonnant les élevages, sont de potentiels vecteurs de germes qui peuvent être disséminés par contact avec les animaux ou indirectement par le matériel.

Il incombe au chef d’exploitation d’être vigilant, d’affirmer ces principes et de définir des règles qui s’imposent à tous.

Pascal LE BUEGEC