Régulièrement, des épidémies animales défraient la chronique. On se souvient encore de la Fièvre Aphteuse en 2001, de la résurgence de foyers de tuberculose, des épisodes réguliers de grippe aviaire, dont le dernier se déroule en ce moment, de la récente menace de la peste porcine africaine.

Ces évènements mettent en lumière l’absolue nécessité de protéger les élevages en appliquant des mesures de prévention et de protection. L’ensemble de ces mesures peut être regroupé sous le générique de BIOSECURITE.

Les mesures de biosécurité doivent permettre de limiter les risques d’introduction d’agents pathogènes dans l’élevage (biosécurité externe), d’éviter leur dissémination interne et leur sortie vers d’autres élevages, l’environnement et l’Homme (biosécurité interne).

Dans les ateliers bovins, les mouvements d’animaux, les nombreux intervenants peuvent véhiculer des agents pathogènes. Si, les contrôles d’achat permettent d’éviter l’introduction d’un certain nombre de maladies, les conditions d’accès des intervenants dans les élevages ne sont pas encore suffisamment contrôlées. Une signalisation adaptée à l’entrée de l’élevage permet d’orienter les « visiteurs » vers un point d’accueil d’où l’accès aux bâtiments se fera sous condition, en respectant un protocole sanitaire (lavage, désinfection).

Au sein de la zone d’élevage, la mise en place d’un plan de circulation doit permettre d’éviter les croisements de circuits propre/sale (alimentation/effluents), le croisement des circuits internes avec celui des véhicules de livraison.

Dans les bâtiments, des règles d’hygiène strictes des locaux et du matériel facilitent la gestion du microbisme ambiant, protègent les animaux des infections et évitent la propagation de germes pathogènes.

Les élevages hors-sol maîtrisent les règles de biosécurité et appliquent des protocoles sanitaires stricts. Des progrès sont attendus dans les élevages ouverts que sont les ateliers bovins. Un facteur décisif pour le succès de la biosécurité est son application par tous ceux qui travaillent ou interviennent dans l’exploitation. La biosécurité est l’affaire de tous, de l’éleveur dans son quotidien aux intervenants qui circulent à pied ou avec leur véhicule dans la zone d’élevage. Le chef d’exploitation doit définir les mesures et guider son personnel et les intervenants dans leur application. Dans un premier temps, il faut s’attendre à un certain scepticisme des uns ou des autres. Mais, les mentalités évoluent. Les crises sanitaires, et plus particulièrement celle qui frappe l’humanité actuellement favorisent la prise de conscience.

La biosécurité s’est imposée naturellement en élevage hors-sol. En élevage bovin, il y a des marges de progrès. Bien des éleveurs font de la biosécurité sans le savoir (dératisation, désinfection, clôtures, contrôle d’achat….). et tout prête à penser qu’avec un peu pédagogie et des formations adaptées, les pratiques et les comportements des uns et des autres évolueront pour atteindre le même niveau d’exigence qu’en élevage hors-sol. C’est en tout cas la résolution du GDS de la Mayenne pour 2021.