Bientôt la sortie d’hiver ; sortie des fumiers, stockage, en attendant l’épandage sur des terres portantes

C’est le moment de faire un rappel sur une bactérie qui peut être inapparente dans de nombreux élevages, sans manifestation clinique sur le troupeau : Coxiella burnetii, bactérie de la fièvre Q

C’est le moment de faire un rappel sur une bactérie qui peut être inapparente dans de nombreux élevages, sans manifestation clinique sur le troupeau : Coxiella burnetii, bactérie de la fièvre Q

Cette bactérie a une capacité de survie dans l’environnement, car elle est légère, facilement transportée par les vents, résistante à la dessication ; d’où un risque plus important de dispersion-transmission lors des épandages

Elle pénètre par voie respiratoire ; elle est régulièrement sans conséquence chez les animaux et les humains, la seule traduction de son passage étant la fabrication d’anticorps

Dans certains troupeaux, elle peut être à l’origine de symptômes : des avortements de fin  de gestation, des vêlages avant terme de mères non préparées, doivent vous alerter et inciter tout d’abord à la déclaration de ces avortements auprès de votre vétérinaire sanitaire ; et à la recherche de la bactérie sur mucus vaginal, placenta ou avorton, par PCR (méthode d’amplification des gènes de la bactérie) au Laboratoire vétérinaire départemental

Pendant 3 années consécutives, de 2012 à 2015, la Mayenne a participé au dispositif national de surveillance de la fièvre Q, dans le cadre de la Plateforme d’Epidémio-surveillance en Santé Animale

Les résultats ont montré qu’au niveau national, seuls 2.7% des séries d’avortements bovins étaient imputables à la fièvre Q – en Mayenne, 5% des 760 épisodes abortifs analysés en élevages bovins

Les élevages de petits ruminants étaient davantage concernés : au niveau national, 6% des épisodes abortifs ovins, et presque 16% des épisodes abortifs caprins

Une autre information nous a été apportée suite à l’enquête sérologique conduite en Mayenne, toujours dans le cadre de cette surveillance entre 2012 et 2015 : sur 60 cheptels bovins tirés au sort, sans signes cliniques et sans vaccination, plus de 60% de ces troupeaux présentaient des bovins porteurs d’anticorps (en moyenne, sur 10 bovins prélevés par troupeau, 3 bovins étaient positifs)

Lorsqu’on a connaissance de la circulation de la bactérie (présence d’anticorps), sans même qu’elle ait obligatoirement de conséquence sur le troupeau, la vigilance reste de mise en ce qui concerne les femmes enceintes et les personnes fragiles (immunodéprimées), ainsi que les personnes atteintes de certaines pathologies cardiaques ; cette population dite « à risque » doit se tenir à l’écart, notamment lors des vêlages, ou porter un masque. Attention  aussi en période de curage des stabulations et d’épandages