Tuberculose bovine en 20 questions

 

1) La tuberculose bovine est-elle transmissible à l’Homme ?

En France, une vingtaine de cas humains sont diagnostiqués par an dont des cas importés, ou des contaminations anciennes. Lorsqu’un élevage est déclaré foyer, les intervenants proches de l’élevage bénéficient d’un suivi médical.

Cette contamination peut se faire par :

  • inhalation : en respirant des aérosols contaminés (animaux « tousseurs »), ou des poussières infectées de l’environnement des animaux ;
  • blessure ou piqûre : en manipulant des objets contaminés ou des lésions tuberculeuses d’animaux à l’abattoir ;
  • ingestion : en particulier de lait d’animaux contaminés, cru ou insuffisamment traité par la chaleur. C’est pourquoi il est indispensable de faire bouillir le lait cru !

 

2) Quels sont les modes de transmission de la bactérie entre animaux ?

Cette transmission peut se faire par :

  • inhalation de gouttelettes émises lors de la toux, ou d’aérosols contaminés. La voie de transmission principale est la voie aérienne. Entre bovins, il suffit donc de contacts mufle à mufle ;
  • ingestion : lait, eau d’abreuvement, fourrage, pierre à lécher… contaminés ;
  • blessure avec des objets contaminés (ustensiles d’alimentation ou de soins, mangeoires, abreuvoirs…).

C’est une bactérie à forte résistance : deux mois en plein soleil dans une bouse, jusqu’à cinq mois en hiver…

 

3) Pourquoi le dépistage à l’introduction et les prophylaxies ont-ils été allégés ?

Au regard d’un contexte sanitaire favorable (taux de prévalence inférieur à 0.02% en 2005), et au souhait de la profession agricole de diminuer les charges de prophylaxie et de dépistage, l’Etat a allégé les contrôles annuels et d’introduction en fonction du risque existant dans chaque département. Cependant, un contrôle post mortem en abattoir est systématiquement effectué et permet de repérer des lésions internes.

 

4) Du fait des cas survenus en Mayenne, le dépistage va-t-il évoluer ?

Il est à prévoir un renforcement des dépistages à l’introduction et des contrôles annuels dans les élevages. Cependant, les modalités ne sont pas encore connues à ce jour.

 

5) Quels sont les facteurs de risque ?

  • Une résurgence est toujours envisageable (retour quelques années après la découverte du premier cas) ;
  • Le voisinage ;
  • Les introductions ;
  • La taille des élevages ;
  • Le type d’élevage ;
  • Les pratiques d’élevage : prêt de pâture, de taureau, transhumance… ;

 

6) Le contrôle à l’introduction est-il obligatoire ?

  • Le transfert est supérieur à 6 jours : un contrôle dans les 30 jours après l’arrivée des bovins est demandé ;
  • Les bovins sont destinés à une exploitation à fort taux de rotation ET en provenance d’un cheptel situé dans un département « à risque » : un contrôle dans les 30 jours après l’arrivée des bovins est demandé.

 

7) Qu’est-ce qu’un département à risque ? Quels sont-ils ?

Sont considérés comme à risque les départements dont l’incidence cumulée sur 5 ans est supérieure à la moyenne nationale. Ces départements sont actuellement au nombre de 12 : Ariège, Bouches du Rhône, Dordogne, Charente, Corse du Sud, Haute Corse, Côté d’Or, Gard, Hérault, Landes, Lot et Garonne, Pyrénées Atlantiques. Pour autant, la majorité des bovins en provenance de ces départements sont sains et proviennent d’élevages officiellement indemnes !

 

8) Puis-je réaliser un contrôle à l’introduction même s’il n’est pas obligatoire ?

Bien entendu ! Lors d’une introduction le GDS conseille de réaliser des tuberculinations par précaution (dans le cas où celles-ci ne sont pas obligatoires). Celles-ci peuvent être réalisées chez le vendeur. Le GDS prend en charge 50% des tuberculinations en cas d’introduction d’animaux en provenance d’un cheptel situé dans un département « à risque ».

 

9) Que dois-je faire en cas de rassemblement (comice, concours…) ?

Lors de rassemblements, le GDS et la DDCSPP conseillent de faire des tuberculinations (d’ores et déjà demandées dans les concours nationaux). Cependant, cela n’a pour l’heure rien d’obligatoire : il revient à chaque Président de comice ou concours de prendre la responsabilité de demander, ou pas, à ce que des tuberculinations soient faites.

 

10) Qu’est-ce que la tuberculination ?

La tuberculination n’est pas un vaccin ! Il n’en existe pas pour la tuberculose bovine !
On injecte de la tuberculine, liquide extrait de la culture de bactéries tuberculeuses, qui provoque une réaction allergique cutanée chez le sujet atteint de la tuberculose. C’est pourquoi il est nécessaire que votre vétérinaire revienne 72 h après pour constater ou non une réaction.

 

11) Qu’est-ce qu’une bonne tuberculination ?

Comme pour toute intervention sur vos animaux, il faut que ceux-ci soient bien contenus, pour leur sécurité mais aussi pour la votre et celle de votre vétérinaire. Sans cela, il sera délicat d’effectuer une bonne tuberculination. Donc l’efficacité du dépistage sera moindre ! Dans le cadre des tuberculinations, et si vous le souhaitez, le GDS Mayenne met à votre disposition un couloir de contention. Il vous sera demandé de laver puis désinfecter le matériel prêté.

 

12) Pourquoi les animaux de mois de 6 semaines ne sont-ils pas tuberculinés ?

En dessous de 6 mois, la réaction allergique des veaux n’est pas fiable.

 

13) Qu’est-ce qu’un APDI ?

Un troupeau infecté de tuberculose est placé sous Arrêté Préfectoral portant Déclaration d’Infection (APDI). Cela implique notamment l’isolement et la séquestration de tous les animaux du troupeau jusqu’à leur abattage. Une enquête épidémiologique est menée afin de déterminer les causes possibles de contamination et les risques de contamination d’autres cheptels. Des dépistages sont entrepris sur les autres espèces sensibles à la tuberculose (ainsi que les détenteurs des animaux). Aucun animal d’une espèce sensible n’est autorisé à entrer ou sortir, jusqu’à l’abattage de tous les bovins. Il est interdit de livrer le lait produit par le troupeau à la consommation à l’état cru ou sous forme de produit au lait cru…

 

14) Qu’est-ce qu’un APMS ?

Un APMS est un Arrêté Préfectoral de Mise sous Surveillance. Quand un foyer est déclaré infecté, une enquête épidémiologique est réalisée sur 3 ans.
Les cheptels possédant des animaux issus (achat), et vivants du foyer, et les cheptels voisins sont mis sous surveillance (APMS). Quand les animaux sont sortis du département, le département intro-ducteur est informé. Pendant l’APMS, votre élevage est bloqué : aucun mouvement de bovin (sauf à destination de l’abattoir) n’est possible.
Si vous êtes éleveur laitier, la DDCSPP en informe votre laiterie de l’APMS. La collecte continue et votre lait sera pasteurisé : il n’y a pas d’arrêt de collecte !

 

15) Qu’est-ce qu’un animal ISSU ?

Quand un foyer est déclaré infecté, une enquête épidémiologique est réalisée sur 3 ans : on recherche les ISSUS encore vivants, c’est-à-dire les animaux issus du foyer et réintroduits dans d’autres cheptels. Des abattages diagnostics sont réalisés sur ces bovins.

 

16) Qu’est-ce qu’un cheptel VOISIN ?

Tous les animaux des cheptels voisins qui ont pu être en contact avec le foyer (enquête épidémiologique DDCSPP) sont placés sous surveillance (APMS).
Un dépistage par tuberculinations par votre vétérinaire est demandé sur tous les bovins de plus de 6 semaines avec lecture 72 h après.

  • Si les résultats sont négatifs, levée de l’APMS.
  • Si les résultats sont douteux ou positifs, les bovins concernés sont abattus : ce sont des abattages diagnostics.

 

17) Qu’est-ce que l’abattage diagnostic ?

Quand un animal provient d’un foyer, ou s’il provient d’un cheptel voisin mais a réagi à la tuberculination, le bovin est abattu : il s’agit d’un abattage diagnostic. Des lésions caracté-ristiques de la Tuberculose sont recherchées à l’abattoir selon un protocole très précis.

 

18) Quelles sont les indemnisations d’un abattage diagnostic ?

L’abattage diagnostic est indemnisé par la DDCSPP à hauteur de 1900 € pour les bovins de plus de 24 mois et 900 euros pour les moins de 24 mois, valeur bouchère déduite. Ces montants sont supérieurs pour les animaux à haute valeur génétique. A cela, si la valeur de votre animal est supérieure au plafond de la DDCSPP, le GDS prend à sa charge 75 % de la différence entre la valeur de votre animal et les 1 900 €. Cette valeur de l’animal sera évaluée selon des grilles de référence technique.

 

19) La faune sauvage est-elle responsable de la recrudescence de la tuberculose ?

La tuberculose de la faune sauvage a toujours au départ une origine bovine. Après l’avoir contractée auprès de bovins contaminés, blaireaux, sangliers et cerfs peuvent être susceptibles de constituer des « réservoirs » pour la bactérie. Cependant, omnivores et carnivores sont des réservoirs secondaires ou des culs-de-sac épidémiologiques (excepté le blaireau).
La faune sauvage n’est donc pas responsable de la recrudescence du nombre de cas de tuberculose constatée dans les cheptels bovins français ces dernières années. Cependant, elle a un rôle dans le maintien de cette maladie dans les zones qui ont été concernées par cette pathologie.

 

20) Auprès de qui puis-je me renseigner ?

La DDCSPP reste l’interlocuteur privilégié, la tuberculose étant une maladie réglementée par l’Etat. Cependant, proche de vos problématiques et en lien direct avec les Services de l’Etat, le GDS reste à votre disposition pour vous accompagnement, vous soutenir et pour toute information complémentaire.
Nous pouvons vous apporter un appui et un conseil techniques concernant :

  • Conseil et suivi pour repeuplement ;
  • Nettoyage des bâtiments d’élevage ;
  • Désinfection des locaux et des sols suivant le protocole spécifique ;
  • Prêt de 2 couloirs de contention.