A lire, comment améliorer la qualité bactériologique de son eau d’origine privée ?



L’approvisionnement en eau

Depuis près de 30 ans, le GDS Mayenne accompagne les éleveurs dans la gestion quantitative et qualitative de l’eau destinée à leur élevage.

Une volonté historique bien ancrée, pour utiliser de l’eau des puits et des forages, présente dans notre département.

Le contexte hydro-géologique du grand ouest y est plutôt favorable : pluviométrie régulière, nappe phréatique peu profonde, roche de socle assez stable. L’utilisation des puits traditionnels (75 % en 1995) a diminué pour être remplacée par des forages plus profonds depuis environ 30 ans. Ce mode de captage représente aujourd’hui 57 % sur les exploitations réalisant des analyses d’eau contre 37 % pour les puits.

Le contrôle de l’eau

L’action eau se concrétise par les analyses (1 050 en 2018), pour lesquelles le déplacement, l’analyse (bactériologie et chimie), un commentaire, des conseils et des visites spécialisées sont assurées par le service eau du GDS.

Une qualité d’eau maîtrisée contribue à la sécurité sanitaire des troupeaux et des produits de l’élevage. Les espèces animales présentes sont plus ou moins sensibles aux variations et à la non-maîtrise de la qualité de l’eau. Les volailles et les porcs sont, de part leur mode d’élevage, plus exposés aux maladies d’origine hydrique. Les ruminants n’expriment que très rarement des pathologies liées à l’eau d’abreuvement.

Par contre, les chartes de production (CBPE), fixent des références qualitatives minimum pour l’eau utilisée (absence de bactéries indicatrices de contamination fécale …. entérocoques et Eschérichia coli). Pour 2018, 78 % des analyses y sont conformes. L’amélioration observée sur les dernières décennies provient de l’abandon des puits les plus fragiles (souvent en manque d’eau) pour des forages plus profonds et mieux protégés.

De plus, sensibilisés aux exigences de qualité, les éleveurs se sont équipés de traitement en vue de maîtriser leur eau. 53 % d’entre eux en sont dotés et maîtrisent dans 9 cas sur 10 ces exigences bactériologiques basiques. Le traitement le plus présent reste l’adjonction de chlore (hypochlorite de sodium) par une pompe doseuse pour 88 % des cas, viennent ensuite le dosage de peroxyde d’hydrogène ou l’utilisation des ultra-violets. Le taux de maîtrise complète des bactéries de l’eau (6 critères analysés) est en moyenne de 54 % et varie de manière importante. Le chlore et les ultraviolets montrent des résultats meilleurs à ceux des peroxydes d’hydrogène, qui compte-tenu de leur coût sont souvent sousdosés pour être suffisamment efficaces. Le coût en m3 d’eau traitée est d’environ 7 centimes pour le chlore et les ultra-violets et de 25 à 30 centimes pour le peroxyde d’hydrogène et le di-oxyde de chlore (prêt à l’emploi). L’arrivée de nouveaux traitements comme l’electrolyse du sel (1.2 % des cas) en vue de produire sur site l’hypochlorite de sodium (eau de javel) se révêle être un investissement important. Les résultats escomptés sont atteints avec des concentrations en chlore libre très importantes, de 15 à 30 fois les concentrations maxi de
référence pour l’eau potable.

Les interventions spécialisées réalisées par le GDS suite à des nonconformités en matière de qualité d’eau conduisent souvent aux mêmes constats : des captages (puits ou forage) insuffisamment protégés contre les eaux peu profondes, des matériels de traitement peu entretenus, des erreurs basiques sur le choix des systèmes de traitement et leur montage.

En savoir plus :
https://www.m-elevage.fr/la-subacidose-chez-la-vache-laitiere/