Le début du printemps était attendu par tous les éleveurs pour pouvoir mettre leurs animaux dehors. Après une ration hivernale équilibrée, il faut veiller à ce que ce changement d’alimentation, avec l’apport de l’herbe, garde cet équilibre.

En effet, les minéraux et vitamines jouent un rôle essentiel sur la santé des vaches (reproduction, production, vêlage, immunité)  et les oligo-éléments participent à la production d’enzymes, la constitution des vitamines et hormones et aux défenses immunitaires. Les conduites alimentaires actuelles ne comblent pas tous les besoins, d’où l’importance d’apporter ces éléments de façon complémentaire à la ration.

L’herbe jeune, surtout quand elle provient de prairies temporaires à flore peu variée ou dans le cas de prairies permanentes à flore dégradée, est souvent pauvre en constituants minéraux importants comme le sodium, le magnésium, le calcium et le phosphore mais également en oligo-éléments comme le cuivre. Sélénium et iode sont les oligo-éléments les plus présents dans nos sols et pourtant leur présence est insuffisante.

Si les quantités nécessaires en oligo-éléments sont faibles, une carence peut néanmoins avoir des conséquences importantes sur la santé, la production et la reproduction de l’animal. Il est fréquent de rencontrer des carences en sélénium. Deux raisons principales expliquent l’aggravation récente du problème. D’une part, l’amélioration génétique a conduit à une augmentation du développement musculo-squelettique des animaux, et donc de besoins accrus. Nous avons également une augmentation de la production par vache dans les élevages laitiers. D’autre part, une augmentation des rendements des parcelles fourragères ne favorise pas la concentration en oligo-éléments. Enfin les engrais utilisés sont dépourvus d’oligo-éléments. Les seuls apports sont fournis par les épandages de fumiers issus de bovins eux-mêmes carencés.

Comment répondre aux besoins de mes animaux ?

Les apports directs aux animaux sont plus efficaces que les apports indirects aux champs.

  • Il est possible facilement d’apporter les oligo-éléments dans la ration distribuée notamment en élevage laitier où les animaux rentrent en bâtiment.
  • Pour les animaux dans les prés pour une longue durée, il est possible de mettre des seaux à lécher. Pratique très simple mais en revanche les animaux dominants du troupeau vont avoir tendance à gaspiller tandis que les soumis peuvent ne pas y avoir suffisamment accès.
  • La solution particulièrement bien adaptés aux animaux au pâturage est aujourd’hui les bolus qui sont dosés en fonction du stade physiologique de l’animal et permettent de couvrir les besoins sur une longue durée. Une méthode qui permet un apport pratique, maitrisé et rentable. Un bon bolus contient autant de sélénium qu’un seau à lécher mais souvent on ne donne qu’un seau pour 15 vaches…

CHAPEAU Estelle Technicienne sanitaire GDS Mayenne