Pourquoi décrire et alerter sur une maladie parasitaire qui ne nous concerne pas dans l’Ouest ?

C’était la situation des départements limousins, qui ne connaissaient pas cette pathologie avant 2011-2012, puisqu’elle sévissait seulement en altitude Mais aujourd’hui, la région concernée s’étend sur plusieurs départements, centrée sur la Vienne et la Haute Vienne.

    Zone concernée par la nouvelle forme de Wohlfahrtia en 2019

Quand cette mouche sévit-elle ?

Elle pond ses larves d’avril-mai à fin octobre, et affectionne un temps chaud et sec ; elle dépose ses larves sur les animaux vivants, lorsqu’ils se trouvent à l’extérieur des bâtiments (elle ne rentre pas, ou peu, à l’intérieur des bâtiments fermés).

Les larves, blanches,  se développent  tassées les unes contre les autres, et s’enfoncent  profondément dans les tissus ; les zones privilégiées de ponte sont les zones délainées humides, les orifices, et les plaies.

Elle s’attaque principalement aux ovins, mais d’autres espèces ont déjà été concernées : les bovins, caprins, équins, porcins, canins, …

Quels sont les symptômes ?

Toute démangeaison, toute boiterie, même légère, toute difficulté ou refus à saillir, doit vous alerter.

Les atteintes sont très douloureuses pour l’animal ;  rapidement  s’installe une fragilité de l’animal, une perte d’appétit, avec une perte de production (brebis creuse), des boiteries (pas forcément marquées).

Comment dois-je réagir ?

Observer attentivement vos animaux suspects d’être atteints, dans tous les orifices, zones génitales, espaces inter-digités, et plaies même minimes.

Si vous repérez des larves blanches difficiles ou impossibles à retirer avec un pince, contacter votre vétérinaire et le GDS.

Puis prélevez ces larves, sans les faire tomber sur le sol (car elles reprendront dans ce cas leur cycle, en faisant leur pupaison sous terre).

si possible au moins 10 larves prélevées, à plusieurs endroits et sur plusieurs animaux,  à introduire dans un pot de prélèvement étanche; il faut ajouter un support humidifié (essuie-tout trempé dans l’eau), et stocker le pot au réfrigérateur en attendant l’envoi dans un laboratoire spécialisé (contacter le GDS – envoi avec un document spécifique d’accompagnement des prélèvements).

Comment soigner mes animaux ?

Il est impératif de rentrer les animaux atteints ; prendre en charge la douleur avec les conseils et l’appui technique de votre vétérinaire traitant, bien sûr soigner les plaies, et appliquer un insecticide directement sur les larves (là encore, ne pas les laisser tomber sur le sol).

Comment prévenir cette myiase ?

C’est tout au long de l’année que la prévention est de mise :

  • Traiter et prévenir toutes les affections et lésions de pied,
  • Soigner toute blessure, en vue d’obtenir une cicatrisation rapide,
  • Lors de pose d’éponges, et lors des saillies : rentrer les brebis ; si c’est impossible, appliquer un insectifuge ou un antiparasitaire externe autour des zones génitales concernées,
  • Laisser des queues mi-longues sur les animaux, car le balayage de la queue empêche la mouche de se poser pour pondre.

En cas de mouvements ou rassemblements d’animaux, le GDS vous renseignera sur la façon de les gérer pour limiter le risque.

Marie-Hélène Guilbert Vétérinaire GDS Mayenne

Télécharger la fiche pratique