Premiers cas de la MHE en élevage bovin en France

3 élevages bovins et ovins atteints en France

Via l’Espagne, la Maladie Hémorragique Épizootique (MHE) vient de toucher pour la première fois la France avec 3 élevages bovins et ovins atteints dans le Pays Basque Français (départements 64 et 65).


MHE ?

La Maladie Hémorragique Épizootique touche principalement les Cervidés avec des mortalités importantes pouvant atteindre 90% des animaux dues à des hémorragies internes mais aussi les ovins et les bovins avec là des faibles mortalités inférieures à 1%.

Elle est connue aux États-Unis depuis 1955 et en Europe du Sud seulement depuis l’automne 2022 (Sardaigne, Sicile puis Andalousie) via le Maghreb (transfert par le vent des vecteurs porteurs du virus).


De nombreux points communs avec la Fièvre Catarrhale ovine

Le virus responsable appartient à la même famille que celle de la FCO (Orbivirus).

C’est une maladie vectorielle transmise par les moucherons hématophages du genre Culicoïdes (comme pour la Fièvre Catarrhale Ovine).

La MHE provoque aussi des signes cliniques très proches de ceux de la FCO avec une fièvre importante, de l’apathie, de l’anorexie et un amaigrissement, des boiteries et des lésions buccales (langue bleue par cyanose et salivations) et des difficultés respiratoires ; elle génère une très faible mortalité pour l’instant avec les sérotypes connus dans l’espèce bovine.

De très nombreux animaux peuvent n’avoir aucun signe clinique

en bovins et surtout en ovins (taux de morbidité de 7%)

Le diagnostic différentiel clinique est donc difficile avec la FCO.


La MHE, quelles mesures réglementaires ?

La MHE est une maladie réglementée au niveau européen et à déclaration obligatoire.

Les pays impactés ont l’obligation d’instaurer des mesures de surveillance afin de suivre l’évolution de la maladie dans l’espace et dans le temps. La réglementation interdit l’envoi, vers d’autres Etats membres de l’Union européenne à des fins d’élevage, de tout ruminant provenant des exploitations situées dans le rayon de 150 kilomètres autour de chaque foyer. L’envoi direct pour abattage dans un autre Etat membre demeure quant à lui possible.

Les pays impactés ont l’obligation d’instaurer des mesures de surveillance afin de suivre l’évolution de la maladie dans l’espace et dans le temps. La réglementation interdit l’envoi, vers d’autres Etats membres de l’Union européenne à des fins d’élevage, de tout ruminant provenant des exploitations situées dans le rayon de 150 kilomètres autour de chaque foyer. L’envoi direct pour abattage dans un autre Etat membre demeure quant à lui possible.


Conséquences immédiates

L’arrêt des mouvements vers des Etats de l’Union européenne concerne à ce jour 13 départements (les départements 64, 65, 40, 32, 31, et 09 sont concernés en totalité, les départements 40, 33, 47, 82, 81, 11 et 66 le sont pour partie).

L’arrêt des mouvements vers des Etats de l’Union européenne concerne à ce jour 13 départements (les départements 64, 65, 40, 32, 31, et 09 sont concernés en totalité, les départements 40, 33, 47, 82, 81, 11 et 66 le sont pour partie).

Les bovins, ovins, caprins ou cervidés des établissements situés dans la zone réglementée ne peuvent sortir de cette zone de 150 km autour des foyers.

Dérogations à cette interdiction :
– Retour d’estive ;
– Sortie directement vers un abattoir avec abattage dans les 24 heures suivant l’arrivée ;
– Sortie possible pour d’autres motifs si application d’un traitement de désinsectisation efficace envers – les culicoïdes 7 jours au moins avant leur départ de l’établissement
– A l’exportation selon les modalités définies par les pays tiers importateurs.

Contrairement à la FCO, il n’y a pas de vaccin disponible. Pour empêcher la transmission d’un animal à l’autre, des désinsectisations fréquentes sont nécessaires avec toutes les limites que cela suppose.


François JANKOWSKI, Vétérinaire au GDS Mayenne