Le nettoyage et la désinfection des locaux est un des piliers de la biosécurité. Ces mesures d’hygiène sont absolument essentielles pour éviter l’introduction de germes et leur diffusion dans l’élevage et préserver la santé du troupeau.



Le box de vêlage est un lieu clé dans l’élevage. Les veaux y naissent, fragiles, sans immunité avant la première buvée colostrale. Ils sont vulnérables et peuvent facilement se contaminer et développer des infections parfois mortelles. A titre d’exemples, 1 gramme de litière contient 7 à 9 milliards de colibacilles et une vache infectée par la paratuberculose peut excréter plusieurs milliards de bactéries ultra-résistantes sous l’effet du stress du vêlage.


Aussi, faut-il être particulièrement vigilant sur l’hygiène du box de vêlage. Idéalement, il devrait être idéalement nettoyé et désinfecté entre chaque vêlage. Evidemment, dans la pratique, c’est un peu plus difficile. Ce local est commode et sert souvent de case d’infirmerie ou de case d’isolement pour l’insémination. Des vaches parturientes, des animaux malades ou excréteurs asymptomatiques fréquentent ce local et, potentiellement, disséminent des germes dans l’environnement de naissance des veaux.


Il est donc nécessaire de s’atteler à le rendre propre le plus souvent possible, par un curage et un lavage-décapage avec nettoyeur haute pression. Une fois les supports propres, viendra seulement la dernière phase de désinfection.


Lors des opérations de lavage, l’utilisation d’un produit détergent est indispensable afin de décoller la matière organique incrustée sur les tubulaires et les bétons des murs et des sols. Des communautés microbiennes colonisent les supports et forment un biofilm protecteur. Le détergent, grâce à ses tensio-actifs, va permettre une meilleure mouillabilité de l’eau et renforcer le pouvoir pénétrant de la solution dans les anfractuosités et les fissures. L’effet moussant offre une meilleure adhérence et, grâce à son temps de contact avec le support, va permettre un décapage des salissures et l’élimination du biofilm, tout en économisant la quantité d’eau utilisée.


En respectant ce protocole, l’opération de désinfection sera pleinement efficace. Si de la chaux vive peut être épandue sur des sols en terre battue, d’autres solutions désinfectantes existent pour les tubulaires et les ciments. Plusieurs produits existent sur le marché, avec des formulations chimiques et des spectres d’efficacité différents.


Ces opérations de nettoyage-désinfection utilisent des produits chimiques qui peuvent être dangereux et contenir des composants toxiques ou corrosifs. Leur manipulation impose à l’opérateur de prendre des mesures de précaution et de protection (combinaison, bottes, maques, gants).


Il est parfois plus aisé de confier cette mission particulière à un véritable professionnel de l’hygiène.

Pascal LE BEGUEC