La période de pâturage démarre souvent fin mars pour se terminer mi-novembre. Des parcelles exploitées en pâturage et isolées de l’îlot principal ne disposent pas souvent d’une connexion au réseau d’eau public ou à celui de la ferme.

Ces parcelles toujours en herbe peuvent être situées en fond de vallée ou en bas de versant et être traversées par un ruisseau, une rivière. Il est alors tentant d’utiliser l’eau présente pour l’abreuvement des animaux.

Rappelons quelques règles à ce sujet :

Arrêté préfectoral

Santé des troupeaux

  • Les eaux de surface sont soumises à des changements rapides de qualité lors des épisodes pluvieux activant le ruissellement (risque produit phytosanitaire, microorganismes pathogènes ou toxine) ;
  • Le point d’abreuvement est souvent dégradé et souillé par les déjections des animaux (risque pathogène et parasitaire – cf. tableau ci-contre) ;
  • Ces eaux lorsqu’elles sont stagnantes, elles remontent en température en période estivale, et favorisent le développement d’algues (cyanobactéries) productrices de toxines.

Tous les ans, il est constaté des séries d’avortement inexpliquées sur des lots de génisses ou vaches abreuvées au ruisseau. Le risque de propagation de la salmonellose ou de la paratuberculose, à l’ensemble d’un lot d’animaux, est réel si des déjections d’animaux porteurs souillent le point d’abreuvement.

Quelques toxines (ex : botulisme) issus de cadavres peuvent aussi contaminer des eaux de surface, mais aussi les cyanotoxines issues de la décomposition de micro-algues, colorées.

Le déversement accidentel, même s’il reste rare, de produits toxiques en amont de ces points d’abreuvement au cours d’eau engendre un risque réel d’intoxication par l’eau d’abreuvement.

Enjeux environnementaux

Les points d’abreuvement avec accès direct dans le lit du ruisseau entrainent la dégradation des berges, de la ripisylve et du lit. Ils apportent des limons qui vont modifier le milieu (dégradation des lieux de reproduction des espèces aquatiques).

Enjeux publiques

L’eau des ruisseaux rejoint les rivières. Le département de la Mayenne a recours pour 70 % des volumes à des eaux de rivière pour la production d’eau potable. Lorsque la qualité des eaux brutes se dégrade (matières organiques, flore fécale, turbidité, matières en suspension, etc.), la complexité des traitements entrainent un surcoût à la facturation des m3 consommés.

Tous les ans, il est constaté des séries d’avortement inexpliquées sur des lots de génisses ou vaches abreuvées au ruisseau. Le risque de propagation de la salmonellose ou de la paratuberculose, à l’ensemble d’un lot d’animaux, est réel si des déjections d’animaux porteurs souillent le point d’abreuvement.

Quelques toxines (ex : botulisme) issus de cadavres peuvent aussi contaminer des eaux de surface, mais aussi les cyanotoxines issues de la décomposition de micro-algues, colorées.

Le déversement accidentel, même s’il reste rare, de produits toxiques en amont de ces points d’abreuvement au cours d’eau engendre un risque réel d’intoxication par l’eau d’abreuvement.

En dehors de l’abreuvement direct au ruisseau : quelles solutions ?

Plusieurs solutions existent, elles seront à construire au cas par cas en fonction des critères de faisabilité et de rentabilité, citons-en quelques unes :

  1. L’extension du réseau d’eau de l’exploitation par une canalisation en PEHD* de faible diamètre (21 ou 25 mm) enterrée peu profondément, est possible jusqu’à 1 à 2 km en fonction de la topographie : Solution simple et économique.
  2. Le transport de l’eau : citerne et tracteur (chronophage et onéreux ramené au m3 distribué), Non-sens économique.
  3. L’aménagement d’un abreuvoir sur la prairie alimenté gravitairement par un point de siphonage et filtration en amont: Possible en tête d’un bassin versant d’un ruisseau protégé.
  4. La création de descentes aménagées ou pompage par pompe à museau, dans le ruisseau. Cette solution ne permet pas de prévenir un risque de contamination accidentelle d’amont : Peu adapté à la maitrise des risques sanitaires.
  5. Le captage de source à flanc de coteau ou la création de puits d’herbage de petit diamètre dans la nappe d’accompagnement du ruisseau. Cette démarche est plus technique mais souvent très rentable et toujours durable si le captage est correctement réalisé et protégé. Le recours aux eaux souterraines est toujours plus sûr et stable en qualité (cf. photo « puits d’herbage) : Solution réalisable dans le contexte vallonné des zones sur granite.
  6. Raccordement du site au réseau de distribution publique (AEP) avec pose d’un compteur d’herbage. Ce coût est parfois important (fonction de la distance de raccordement) : Solution sûre en matière de qualité de l’eau distribuée.

Différentes solutions d’abreuvement au pâturage peuvent être envisagées, elles devront être précédées d’un diagnostic et de conseils techniques, par un conseiller spécialisé du GDS. Ces solutions peuvent parfois bénéficier de l’accompagnement des services du bassin versant concerné.

*PEHD : Polyéthylène Haute Densité

Recherche de solutions alternatives à l’abreuvement avec l’eau de la rivière

Site : Les Mézerais – 50.

Approche sanitaire : Intérêt du recours aux eaux souterraines en abreuvement

Contexte : La parcelle dispose d’un mode d’abreuvement, par descente aménagée à la rivière ou d’un recours à des captages d’eau souterraine type captage de drain, avec transfert gravitaire vers un abreuvoir.

Pluviométrie dans les jours précédents : du 20 au 25 février :

Station de Brécé : cumul 44 mm / station de St Mars sur la Futaie : cumul 41 mm

Résultats des analyses d’eau :

Interprétation :

Eau de la rivière (Forte exposition aux contaminations)

Bien que l’on puisse supposer qu’il n’y ait pas d’abreuvement en amont (février), le niveau de contamination par les  bactéries fécales de l’eau de la rivière est élevé : réf. Seq/eau : classe d’aptitude passable (jaune) pour la production d’eau potable.

Pour l’abreuvement des bovins ce niveau de contamination avec flore fécale stricte (incomptable) reste un facteur de risque sanitaire réel, car il signe la présence potentielle de bactéries, virus et parasites de même origine et pathogène pour les bovins.

Eau des sources (protection efficace contre les contaminations de surface)

Le niveau de contamination bactérienne est faible à moyen avec quasi absence de flore d’origine fécale stricte. Cette contamination est nettement moindre que celle de l’eau de la rivière malgré une faible protection des captages. La teneur en matière organique est inférieure à la norme eau potable dans les deux cas, même si la source du point 22 qui capte plusieurs points de drainage de faible profondeur < 1.5 m, présente une teneur de 1.37 mg/l (valeur élevée pour une eau souterraine).

Loïc FULBERT/ Tony Lebas

Conseillers spécialisés

GDS Mayenne

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